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« Le cinéma est une aventure » par Jacques Baratier
Ecrits de jeunesse :
« Peu de gens comprennent qu’un film est une chose irrationnelle. Ils font tout ce qu’ils peuvent pour nous couper les ailes.
Siècle vainement subtil où l’on veut pêcher avec raison.
Il faudrait trouver un processus de création qui échappe à l’arithmétique.
Mes films sont faits de tableaux vivants qui par leur juxtaposition fait comprendre les situations respectives des personnages – du point de vue social.
La Parole au cinéma : élément plastique pure. Et puis, elle remplace les anciens titres qui faisaient avancer l’action. Elle n’est pas intégrée à l’action, elle la raconte indirectement. Pas de débat psychologique entre les protagonistes par les dialogues dans mon cinéma. Les dialogues doivent faire avancer l’action comme les intertitres du cinéma muet. »
L’œuvre de Jacques Baratier est un continent méconnu, un archipel d’une dizaine de longs métrages et d’une vingtaine de documentaires, en attente d’être exploré. De dix ans l’aîné des enfants terribles de la Nouvelle Vague (exception faite de Rohmer dont il est quasi contemporain), Jacques Baratier n’obtiendra jamais les faveurs des Cahiers du cinéma. La foule d’acteurs, de poètes, d’écrivains, de musiciens, d’amis en tout genre qui a participé à ses films n’a d’égal que son isolement dans le paysage du cinéma français d’après-guerre. Ce n’est peut-être qu’aujourd’hui, passées les tendances et les querelles esthétiques, que ses films peuvent enfin nous apparaître dans leur singulière vitalité.
“Le cinéma de Jacques Baratier est comme un brasier,” écrivit Bernadette Lafont en 1978. Inclassables, ses films plongent leurs racines dans la peinture, la poésie, le surréalisme et l’esprit déjanté de Saint-Germain-des-Prés – celui de Vian et de Cocteau, animé par la soif de liberté et le refus du sérieux. Qu’il filme le Quartier latin et ses indigènes dans Désordre (1948), le monde arabe dans Goha (1958) ou les terrains vagues et les bidonvilles de la banlieue parisienne dans La Poupée (1962) et La Ville bidon (1975), Jacques Baratier saisi chaque fois à travers le prisme de la mise en scène une réalité fragile, évanescente, qui donne à ses films une valeur exceptionnelle de témoignage. N’appartenant à aucun genre, privilégiant la forme du divertissement, son œuvre frappe par sa fantaisie, son audace et son étrange beauté. Éloge de la folie contre les présomptions de l’ordre, elle dut parfois subir la censure du conformisme et de l’incompréhension.
Fondée en 2011, l’association Jacques Baratier a pour but de rendre disponible au public les films de cet auteur singulier.
L’association organise et soutient diverses manifestations autour du cinéaste : festival, thèse, projection, publication, exposition…
L’association est à la disposition des spectateurs et chercheurs pour toute information d’ordre filmographique et biographique.
Les adhérents sont informés régulièrement de toutes les activités concernant l’œuvre de Baratier en France ou à l’étranger par le blog de l’association sur le site de Mediapart.